Physiologie de base de l’exercice de résistance (II)

Le système énergétique et thermorégulateur

2 de décembre de 2019

Le système énergétique

Comme toute machine, si le corps n’a pas de source d’énergie, il n’est pas capable de faire n’importe quel type de mouvement.

Le corps humain a plusieurs façons d’obtenir de l’énergie en fonction du type d’exercice que nous effectuons, pouvant chevaucher différents substrats énergétiques, de sorte qu’il n’y ait jamais de coupure dans l’approvisionnement qui empêche de maintenir la continuité.

A titre d’exemple, lors des premiers mètres d’une course longue distance nous ferions ce qu’Usain Bolt a fait (ATP et PC en anaérobiose et sans génération de lactate) ; plus tard, nous utiliserions le carburant comme coureur de demi-fond (CH de manière anaérobie avec génération de lactate); et enfin on finirait par utiliser des glucides (CH) et des graisses quand le rythme serait stabilisé.

Les meilleurs résultats dans les activités d’endurance se produisent lorsque le corps a un accès illimité à la voie glycolytique (voie des glucides). Cependant, cette voie est limitée par la capacité de stockage des dépôts de ce substrat énergétique. L’essentiel est donc de pouvoir conserver le plus longtemps possible les réserves de glycogène en utilisant la voie des lipides (celle des graisses) et de reconstituer progressivement les réserves de glycogène tout en faisant l’activité.

La technologie actuelle nous permet d’évaluer la dépense énergétique des activités que nous réalisons et avec des modèles statistiques de faire une approximation assez précise des sources d’énergie qui le rendent possible. Cet outil permet de calculer les apports nutritionnels lors de compétitions et d’entraînements exigeants, ainsi que d’évaluer l’adéquation du fonctionnement de notre corps à une certaine activité. De cette façon, et en analysant chaque discipline sportive et ses demandes énergétiques, nous rechercherons cela avec le plan d’entraînement et le régime alimentaire, nous nous rapprochions de ce qui serait optimal pour chaque activité compétitive dans laquelle nous sommes impliqués.

Le système de thermorégulation

Toute activité physique entraîne une augmentation significative de la température corporelle. L’environnement aide ou nuit selon qu’il fait froid ou chaud et/ou sec ou humide.

Pour cette raison, et en fonction de l’intensité de l’exercice et des conditions environnementales, le corps agit avec ses mécanismes de régulation de la température corporelle pour la maintenir dans la plage tolérable étroite.

Lorsque l’environnement où s’exerce l’activité physique est chaud et humide, le corps a besoin de dégager de la chaleur en évaporant la sueur qu’il génère à travers la peau. Ces pertes entraînent un déséquilibre immédiat de l’équilibre hydrique si elles ne sont pas compensées, conduisant le sportif à un état de déshydratation lorsqu’elles représentent 2% du poids corporel. Les conséquences immédiates, relativement moins graves, sont une baisse des performances. Si le déséquilibre persiste et s’aggrave, il entraîne des problèmes de désorientation, des arythmies et même des pertes de conscience, entre autres conséquences moins visibles mais tout aussi graves.

Compte tenu de l’importance du système thermorégulateur dans la réalisation de toute activité de résistance, il sera très positif pour la performance d’adopter une série de mesures qui favorisent son action ou du moins lui nuisent le moins possible.

Ces mesures doivent être dans un premier temps de nature palliative, corriger la perte de sudation par la prise de boissons adaptées à cet effet afin de tenter de rétablir l’équilibre hydrique. Cela peut être compliqué plus le climat est extrême, puisque l’estomac a une limite de vidange gastrique d’environ 1,2-1,5 l/h. Pour cette raison, si les pertes sont supérieures à notre capacité d’absorption, nous subirons une déshydratation qui, si elle se prolonge dans le temps, finira par être sévère, avec les conséquences que cela entraîne.

Toute action visant à abaisser la température corporelle est une bonne option pour récupérer le niveau physique perdu en raison de l’hyperthermie. Boissons fraîches, se jeter dans les eaux glacées d’un torrent, mettre de la neige sous ses vêtements pour rafraîchir son corps ou encore des gilets rafraîchissants sont de bonnes options lorsque la chaleur et l’humidité nous étreignent.

En plus de rester au frais avec des mesures palliatives, l’autre moyen d’éviter l’hyperthermie est ce que beaucoup de conducteurs avaient l’habitude de faire lorsqu’ils montaient un col avec un vieux véhicule. Ils contrôlaient à tout moment la température de l’eau dans le radiateur et en fonction de cela ils réglaient la vitesse, s’arrêtant même dans le fossé avant de faire sauter le bouchon du système de refroidissement.

Corporellement, nous devons aussi le faire. La chaleur qui nous submerge provient à la fois du milieu extérieur et de la chaleur que nous générons avec notre métabolisme du fait de notre effort. Pour cette raison, nous devons choisir un rythme adapté aux possibilités offertes par l’environnement.

Pour autant, la connaissance de soi est une arme fondamentale pour tenir la température à distance, rechercher un compromis entre le niveau d’intensité de l’effort et les possibilités de réhydratation pour compenser l’hyperthermie extrinsèque (l’environnement) et intrinsèque ( l’effort) origine. . De cette façon, nous nous assurerons que le système de thermorégulation fonctionne correctement et continue de s’intégrer correctement dans l’ensemble des systèmes qui déterminent les performances dans les activités de résistance.