Relation entre la puissance, la fréquence cardiaque et la cadence

Charge musculaire, métabolique et "drifting" ou dérapage

14 de février de 2022

Dans la lignée de l’entrée que j’ai publiée il y a quelques semaines dans ce blog sur la différence entre la puissance moyenne et normalisée et voyant la bonne réponse qu’elle avait, aujourd’hui je suis remonté sur le vélo avec l’esprit de faire une séance dans laquelle on peut apprécier le sujet que je voulais aborder aujourd’hui : la relation entre la puissance, la cadence de pédalage, la fréquence cardiaque et drifting ou dérapage de puissance : la fréquence cardiaque.

Pour illustrer cela, j’ai fait 3 séries de 10 minutes à 80-82% de mon FTP, en variant la cadence de chaque série. Ici, je joins une capture d’écran des trois qui sont classés chronologiquement de gauche à droite.

Duration
9:55:08
TSS
11
Work
131 kJ
NP
221 W
Pw:Hr
5.78%
W/kg
3.03
IF
0.85
Vi
1.00
EF
1.56
MIN
AVG
MAX
Power
122
221
281
W
Heart Rate
112
142
152
bpm
Cadence
82
91
97
rpm
Temperature
16
17
17
C
Duration
10:15:60
TSS
12
Work
137 kJ
NP
224 W
Pw:Hr
3.57%
W/kg
3.04
IF
0.86
Vi
1.01
EF
1.58
MIN
AVG
MAX
Power
125
222
328
W
Heart Rate
118
142
147
bpm
Cadence
73
79
95
rpm
Temperature
16
17
17
C
Duration
9:48:24
TSS
12
Work
132 kJ
NP
224 W
Pw:Hr
5.82%
W/kg
3.07
IF
0.86
Vi
1.00
EF
1.52
MIN
AVG
MAX
Power
158
224
343
W
Heart Rate
129
147
157
bpm
Cadence
64
91
117
rpm
Temperature
17
17
18
C

Si vous y prêtez attention, les 3 séries ont en commun :

  • Durée (évidemment) : 10′.
  • Facteur de stress ou TSS: 11/12 TSS.
  • Travail ou consommation d’énergie effectué : 131 – 137 Kj.
  • La puissance normalisée et la puissance moyenne : 221/224 W.
  • Le rapport w/kg: 3.03/3.07.
  • Le facteur d’intensité: 0.85/0.86.
  • L’Indice de variabilité: 1.00/1.01 (puisqu’il n’y a pas de différences entre la puissance moyenne et la puissance normalisée, donc la valeur est 1).
  • Et la température, qui pour le cas n’affecte pas.

Concernant les différences :

  • La relation entre la puissance et la fréquence cardiaque: 5.78/3.57/5.82 %.
  • Le facteur d’efficacité: 1.56/1.58/1.52.
  • Et la cadence évidemment: 91/79/91 rpm.

Avec ces observations, quelles conclusions peut-on tirer ?

  1. La cadence affecte grandement la fréquence cardiaque. Plus la cadence est élevée pour déplacer les mêmes watts, plus elle est élevée. Et vice versa. Contre plus bas, moins de pulsations. Cela s’explique par le fait que lorsque nous déplaçons les watts avec plus de cadence, nous devons faire un effort cardiovasculaire plus important et donc, le cœur doit battre plus vite pour fournir l’oxygène nécessaire. Au contraire, si on déplace les manivelles moins vite, l’effort musculaire est plus important, les pulsations montent moins.

    Lorsqu’il s’agit de pédaler en compétition, nous devons décider dans quelle plage de cadence nous sommes les plus efficaces afin de générer plus de watts et de minimiser la fatigue musculaire causée par les basses cadences. Ce n’est qu’alors que nous pourrons arriver frais à la fin de la compétition ou descendre du vélo en bon état pour commencer à courir.

  2. Le facteur d’efficacité est le quotient résultant entre la puissance normalisée et la fréquence cardiaque moyenne. Ce paramètre nous aide à voir comment nous améliorons nos performances aux mêmes watts. Autrement dit, si dans quelques semaines, je répète ce même travail et que j’arrive à obtenir la même puissance normalisée mais avec 5 battements cardiaques en moins, signe que j’ai amélioré mes performances aérobies. Pour l’illustrer, c’est comme si une voiture était capable de rouler plus en allant aux mêmes tours.

    Dans le cas présent, nous pouvons voir qu’un serveur est plus efficace à bas régime 1,58 vs. 1,56 ou 1,52 avec fatigue quand j’applique plus de tours au pédalage. Le problème est que cela entraîne une plus grande fatigue dans les tests longs et que le facteur limitant finirait par être des douleurs musculaires et une réduction notable de la force. Un entraînement en cadence serait le plus recommandé pour améliorer ce paramètre.

  3. Enfin, le drifting ou le dérapage est le degré de parallélisme de la puissance par rapport à la fréquence cardiaque. Dans le cas présent, si nous maintenons une puissance constante, la fréquence cardiaque devrait rester constante, n’est-ce pas ? Et bien non. Si vous faites attention, dans le premier intervalle le parallélisme ne tient pas puisqu’il y a une différence de 5,78%. Au niveau des sensations c’est typique qu’on commence la série, on s’en sort bien mais on remarque qu’à chaque fois notre rythme cardiaque et notre stress augmentent malgré une puissance de maintien.

    Dans la deuxième série si vous regardez, avec une cadence avec laquelle je me sens plus à l’aise, le degré de parallélisme est élevé, avec seulement 3,57% alors que j’étais déjà fatigué de la première série de 10′.

    Enfin, dans le troisième, en raison de la fatigue accumulée, la différence est déjà de 5,82 %.

    Imaginez ce qui se passerait si le facteur d’intensité était proche de 1 au lieu de 0,82 comme le travail l’a été. Plus nous nous rapprochons du FTP, plus drifting. De même, plus un parcours est long, plus le risque de drifting est grand si on gère mal la compétition.

J’espère que cela a été utile. Comme toujours, je vous encourage à faire vos tests et à tirer vos conclusions. Bien se connaître et utiliser la technologie dont nous disposons est essentiel pour obtenir les meilleures performances.