Evaluez vos performances en course
Comment savoir si vous êtes allé trop loin ou si vous avez échoué ?
Lorsque vous franchissez la ligne d’arrivée dans n’importe quelle course et que, si vous n’arrivez pas épuisé, la franchissez en plus ou moins bon état, vous avez tendance à penser que vous ne vous êtes peut-être pas complètement serré et que vous n’avez pas pu < strong>développez tout votre potentiel.
Et c’est que souvent la ligne entre ce que nous pouvons faire et ce que nous finissons par faire est très fine et aller trop vite de 2-3″ par km peut nous conduire à pleine satisfaction personnelle (et en certains cas, la gloire sportive) jusqu’au désastre absolu en marchant jusqu’à la ligne d’arrivée.
Pour cette raison, et au risque de me rendre agaçant par l’insistance, il est très important enregistrer autant de données que possible avant, pendant et après la compétition pour plus tard analizarlo todo, pouvoir évaluer si nous avions ou non une marge et la corriger lors de tests ultérieurs.
L’un des moyens les plus simples de dissiper ces doutes consiste à utiliser les graphiques de performance et l’évaluation des découplage entre rythme ou puissance et fréquence cardiaque. Peut-être que cela ressemble à du chinois lorsqu’il est lu comme ça, mais soyez patient car je vais vous l’expliquer, c’est plus facile qu’il n’y paraît. Allons-y par parties.
D’une part, dans notre exécution sportive, nous avons des valeurs de performance externes qui s’expriment en vitesse, rythme ou le pouvoir. Les deux premières variables sont la même chose, c’est combien nous nous déplaçons par unité de temps. Le troisième est le travail que nous développons par unité de temps. Les trois sont ce qui détermine notre temps final dans une compétition et donc, notre performance ou notre performance.
Tout au long de la compétition sportive, la vitesse, le rythme et/ou la puissance ont une évolution qui s’exprime dans une ligne qui devrait être plus ou moins constant du début à la fin. Il faut penser que les performances optimales sont obtenues à partir d’une vitesse, d’un rythme ou d’une puissance réguliers. Par conséquent, la pente de la droite générée doit tendre vers zéro.
Le fait de partir trop vite nous permettra de dépasser cette ligne théorique « optimale ». Il faudra donc par la suite payer cet excès sous la forme d’une perte de rythme qui nous amènera à descendre en dessous jusqu’à nous retrouver avec un rythme moyen final inférieur à ce que le plat « optimal » d’emblée nous permettrait.
Le fait de partir un peu moins vite que celui de la ligne droite « optimale » nous permettra sûrement d’atteindre la ligne d’arrivée à cette vitesse voire de la récupérer dans la partie finale si nous accélérons. Dans tous les cas, les performances pourraient encore être améliorées.
Si nous travaillons pour la puissance au lieu du rythme, nous sommes confrontés à la même situation qu’avec le rythme avec l’avantage supplémentaire que nous pourrons analyser les données sans l’influence des montées, des chutes et du vent. Il convient de noter cependant qu’en terrain technique et accidenté, il faudrait déjà effectuer une analyse par secteur, comme je l’expliquais dans l’article dans lequel je parlais de l’utilisation de compteur de puissance pour les courses d’ultra-trail.
D’autre part, nous avons la fréquence cardiaque enregistrée pendant l’activité. Alors que la fatigue fait des ravages, nous constaterons que la perte de force nous oblige à augmenter la fréquence des pas avec l’augmentation conséquente des pulsations ou maintenir les pulsations qu’il y a une baisse de performance. Dans tous les cas, la pente de la ligne de pulsations devrait également tendre vers zéro au même titre que la précédente liée au rythme, à la vitesse ou à la puissance.
C’est à partir de la relation entre les deux lignes que nous pouvons obtenir les informations souhaitées pour savoir si vous êtes allé trop loin ou en deçà et c’est ce qu’on appelle le découplage des performances. Le découplage se produit lorsque les deux lignes perdent le niveau de parallélisme qu’elles devraient avoir. Et cela se produit lorsque pour un même rythme cardiaque on n’est plus capable de maintenir le même rythme ou la même puissance. C’est précisément à ce moment là que la fatigue arrive.
Techniquement, il est admis qu’un écart de cette valeur entre 0 et 5% est correct. Cependant, des valeurs proches de 0% signifient que nous avons probablement eu de la marge pour pousser un peu plus et que donc, dans les compétitions futures, nous pouvons essayer d’aller un peu plus vite. Des valeurs proches de 5% indiquent déjà que on a vraiment tout donné ou presque.
Pour illustrer ce qui précède, voici un graphique d’une séance d’entraînement à un rythme de compétition d’un athlète qui prépare un semi-marathon sur asphalte. Comme le montrent les données, le rythme auquel il a parcouru la distance parcourue a été proche de la limite. Avec un découplage de 5,14%, on peut vraiment dire qu’en cas d’allongement du temps d’entraînement, la fréquence cardiaque serait maintenue et le rythme chuterait sans aucun doute.
Il convient de faire une appréciation concernant le découplage des performances et c’est que les environnements très humides et chauds peuvent provoquer une augmentation de l’effort cardiaque et donc un « faux découplage » se produit. Pour cette raison, il est important d’évaluer si pendant la compétition il y a eu des changements soudains dans les conditions météorologiques.
De même, la déshydratation peut également provoquer des changements dans le graphique de la fréquence cardiaque avec la lecture erronée conséquente de la valeur de découplage.
Enfin, les changements dans l’inclinaison du parcours, les conditions du terrain et l’effet du vent peuvent nuire ou favoriser le rythme pour un même débit cardiaque. , avec lequel le découplage pourrait également être légèrement faussé.
Enfin, un autre aspect très intéressant lors de l’analyse du découplage des performances est que connaître exactement le point (ou la distance) et la vitesse à laquelle on atteint la fatigue nous permettra de nous entraîner précisément à cet endroit pour aller plus loin ou augmenter vitesse en fonction de ce qui vous intéresse en fonction de la compétition que nous préparons.
En reprenant l’exemple du graphique précédent, l’athlète que nous avons entre les mains devrait travailler plus fort pour courir le semi-marathon avec ces valeurs de puissance (288 watts) ou d’allure (4’25”/1000 m.) ou considérer le marathon moyen à un rythme inférieur. Sinon, l’échec est garanti (et l’apprentissage aussi, même si si on a les outils pour l’anticiper, mieux vaut ne pas le subir).